publié le 12 décembre 2024
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Club de Belfort. District 152.
Présidente Pascale Chrétien
Mercredi 2 octobre 2024
En partenariat avec le Centre culturel et social de la Pépinière à Belfort
Conférence donnée par Pascale Chrétien docteur en neurosciences et neuropsychologue en libéral et en institution (Hôpital Nord Franche-Comté)
Vieillissement normal ou pathologique ?
Maladies neuro-évolutives, diagnostic et accompagnement
Qu’est-ce que la neuropsychologie ? Comment diagnostiquer les maladies neuro
évolutives ? Comment accompagner les malades et conseiller les personnes qui les aident ?
La neuropsychologie est une discipline scientifique qui étudie les liens entre les fonctions cognitives (capacités du cerveau nous permettant d’être en interaction avec notre environnement comme percevoir, se concentrer, acquérir des connaissances, raisonner, s’adapter) et le cerveau que l’on peut examiner par le biais de différentes techniques d’imagerie cérébrale (IRMf, Pet-Scan, EEG, PE notamment). En clinique, face au patient, le neuropsychologue évalue la nature et l’importance des déficits cognitifs dont il se plaint par le biais de tests standardisés (i.e. tests étalonnés).
Ces déficits cognitifs peuvent être d’origine lésionnelle, congénitale, développementale ou indéterminée.
Ils concernent : -l’attention : capacité à se concentrer pendant une certaine durée, à faire deux choses en même temps -la mémoire : capacité à retenir des informations visuelles ou verbales à court ou à long terme -la mémoire à court terme ou mémoire de travail comme, par exemple, le calcul mental qui utilise des informations en mémoire -les fonctions exécutives qui nous permettent de nous organiser, de mettre en place des stratégies pour faire face à des situations inhabituelles -les fonctions visuo-spatiales ou capacités à s’orienter, à se repérer -la cognition sociale ou capacités à comprendre les autres, à identifier les différentes émotions et à interpréter correctement son environnement.
Dans le quotidien, on se plaint souvent de perdre la mémoire (« j’arrive dans une
pièce et je ne me souviens plus de ce que je suis venue y chercher » ou « j’ai le mot sur le bout de la langue mais il ne revient que plus tard dans la journée ou ne revient pas du tout »). On peut aussi parfois être désorienté « alors que j’effectue un trajet familier, pendant quelques secondes je ne sais plus s’il faut tourner à droite ou à gauche. »
Toutes ces difficultés sont souvent sources d’anxiété. Faut-il s’en inquiéter ?
Ces signes ne sont pourtant pas forcément précurseurs d’un vieillissement
pathologique. Les épisodes de confusions peuvent augmenter avec l’âge sans que cela corresponde pour autant à une maladie de type neuro-évolutive. Les troubles de la mémoire peuvent avoir une origine somatique comme les troubles du sommeil ou psychologique comme la dépression. Une fois ces problèmes de sommeil ou de dépression traités, les troubles de la mémoire disparaissent.
Le vieillissement pathologique ou « maladies neuro-évolutives » correspond à une
perte accélérée et donc anormale des neurones résultant d’un dysfonctionnement du système nerveux par différents processus comme l’accumulation d’agrégats protéiques intra ou extra cellulaires. La nature de ces troubles dépend aussi de la localisation des dysfonctionnements cérébraux.
Citons quelques exemples de maladies neuro-évolutives : la maladie d’Alzheimer,
l’aphasie primaire progressive, la démence fronto-temporale, la démence à corps de Léwy, la maladie de Parkinson, la démence vasculaire, Korsakoff…
Exemple de la maladie d’Alzheimer et des maladies qui lui sont apparentées.
On note les symptômes suivants : amnésie ou troubles du stockage de la mémoire,
aphasie ou troubles du langage, apraxie ou troubles de la coordination des gestes, agnosie ou troubles de la reconnaissance des objets, troubles de l’attention et syndrome dysexécutif.
Cette maladie peut être sporadique et apparaître après 65 ans. Cette forme concerne 99% des cas. Elle peut être familiale, génétique et apparaître alors avant 60 ans et, dans ce cas, elle ne concerne qu’1% des cas. On répertorie 900 000 cas en France, 10 hommes pour 15 femmes, différence liée à l’espérance de vie. Elle concerne 2 à 4% de la population et 15% après 80 ans.
Que faire lorsqu’un proche présente des signes de déclin cognitif ?
Vers quels professionnels se tourner ?
En premier lieu, consulter votre médecin traitant qui vous dirigera, éventuellement, vers un neurologue ou un neuro-gériatre. Vous pouvez vous adresser à une « consultation mémoire ». A Belfort, cette consultation est hébergée par l’Association hospitalière de Bourgogne-Franche-Comté, à la Maison de santé du Lion. Les cas les plus complexes sont orientés par les médecins spécialistes au CM2R (Centre mémoire ressources recherche) du CHU de Besançon qui vous proposeront divers examens : bilan somatique, bilan psychiatrique, bilan neuropsychologique, imagerie (scanner, IRM), ponction lombaire.
Comment aider au mieux le malade ?
Le rôle du proche aidant évolue avec la maladie. Souvent le patient ne prend pas
conscience ou, insuffisamment conscience de ses troubles, ce qui accroît la difficulté de prise en charge et augmente encore le fardeau de l’aidant, le conduisant à l’épuisement. Il peut, cependant, trouver de l’aide sur la Plateforme d’accompagnement et de répit des aidants du Territoire de Belfort au pôle gérontologique Claude Pompidou ainsi que dans les associations France Alzheimer et France Parkinson.
Comment le prendre en charge ?
Des thérapies existent. Médicamenteuses (traitements symptomatiques, psychotropes) et non médicamenteuses (orthophonie, stimulation cognitive, prise en charge psychologique, kinésithérapie, ostéopathie, ergothérapie, psychomotricité, musicothérapie, aromathérapie, stimulation multisensorielle, zoothérapie, massages, luminothérapie).
Tout faire pour aider le malade et ses proches !
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