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publié le 9 septembre 2024

Rencontres

IW VANNES Visite abbatiale de ST Gildas le 5 août

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Il suffisait de suivre Joël, passionné d’histoire, pour remonter au temps des origines du monastère fondé par Gildas né vers 480 en Ecosse. Originaire d’une noble famille des bords de la rivière Clyde, Gildas, dit le Sage, pérégrine dans plusieurs ermitages et monastères de « Grande Bretagne » et d’Irlande et peut-être à Rome et il aboutira sur l’Ile de Houat, face à la côte morbihannaise. Il y fondera un ermitage avant de s’établir sur le continent après avoir reçu une terre de Guereoc’h, comte de Vannes.

Les Abbés, élus par leurs pairs prendront la relève de Gildas et le Monastère très primitif à l’origine, évoluera jusqu’aux ravages de deux raids Vikings de 910 et 920. Les moines vont s’enfuir emmenant leurs biens les plus précieux, reliques, livres et objets de culte à Déols près de Chateauroux où ils vont construire une nouvelle abbaye, encouragés par les princes locaux.

Et c’est Geoffroy 1er, Duc de Bretagne qui souhaitera reconstruire le Monastère et son Eglise Abbatiale de Rhuys et en confiera la mission à Félix, moine bénédictin de l’Abbaye de Fleury à St Benoit sur Loire à partir de l’an 1008. Une partie des restes de Saint Gildas, sauvés lors de la catastrophe seront ré-enterrés dans l’église et ultérieurement de St Felix, St Goustan et Saint Guingurien le moine apiculteur au rôle si important en médecine et cuisine.

Protégée depuis la fin du XIIIème siècle par les Ducs de Bretagne, l’Abbaye romane de l’époque connaîtra heurs et malheurs au fil des siècles, Mais, destructions et pillages entre autres de la Guerre de Succession de Bretagne, conjuguées à l’impéritie et aux intempéries seront désastreux pour l’abbaye. Dégradations amplifiées depuis le Concordat de Bologne en 1516 : ce sera désormais le roi de France qui nommera les Abbés jusqu’alors élus par les moines.

La nef romane sera reconstruite en style classique après 1653 par les bénédictins Mauristes et l’Abbaye reprendra vie jusqu’à la dissolution de l’Abbaye en 1773.

Aux temps troublés de la Révolution, l’ensemble des bâtiments sera vendu à un particulier qui les cèdera ultérieurement à la Commune. Le Recteur de la paroisse, l’Abbé le Duin, prêtre réfractaire, se cachera en mettant en sécurité le Trésor de l’Abbaye jusqu’au Concordat de 1801.

Prosper Mérimée classera l’Abbatiale en Monument historique entrainant une amélioration de l’entretien et la restauration des bâtiments.

Notre déambulation nous révèle les pierres tombales relevées à cette occasion et érigées autour du chœur rendant ainsi présent le souvenir d’un Abbé, d’un duc, son épouse et leur enfant, tandis que les restes de St Gildas sont enterrés à nos pieds.

Depuis le transfert du retable monumental qui l’occultait, le chœur a été rendu à la simplicité des colonnes romanes restaurées et l’Abbatiale de Rhuys est désormais réservée au culte des habitants de la Commune. Ex-votos et maquettes de bateaux témoignent de la foi et de la reconnaissance de cette population de marins et pêcheurs qui au fil du temps font place aux retraités et touristes…

Le Trésor des reliquaires datés des XIVème, XVème. XVIème et XVIIIème siècles à la fois œuvres d’art et objets de culte est toujours vénéré, principalement lors de la fête de Saint Gildas, le 29 janvier.

Maryvonne Ferrard,

Editrice du Club de Vannes D150 accompagnée de Joël Darondeau

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