D69 - CLUB DE SAINTONGE
La résistance, l’héroïsme des Ukrainiens encerclés dans Kiev, font l’admiration des nations démocratiques.
Elles louèrent aussi, en son temps, la bravoure ; le dévouement d’une française prise au piège à Dien Bien Phu, au cœur d’une attaque du Viêt Mink.
Geneviève de Galrd-Terraube n’avait pas 30 ans.
C’était en 1954.
Née à Paris le 13 Avril 1925, elle avait perdu son grand-père à 9 ans, subi la guerre de 1939-45.
En 1943, elle s’inscrit en anglais à la Sorbonne et devint très vite bénévole auprès de personnes handicapées, puis elle commença des études d’infirmières (Diplôme d’Etat en 1950), sur les conseils d’une amie, elle s’inscrivit au Concours de Convoyeuse de l’Armée de l’Air et reçue en 1952, affectée à Hanoî en 1953, elle opéra les évacuations militaires des blessés (Guerre des Forces Françaises contre le Viet Mink).
Une mission va l’appeler à Dien Bien Phu où le Général Navarre a choisi de livrer bataille.
C’est une cuvette entourée de collines à noms de femmes, permettant d’aménager une base souterraine.
Des milliers de soldats y sont concentrés.
Le 13 Mars 1954, le Général Giap lance, contre cette base, une offensive ravageuse.
La base est encerclée, le siège va durer plusieurs semaines dévastatrices…
Le 28 Mars au matin quand l’avion où se trouve Geneviève arrive, les pistes d’atterrissages sont sous le feu des ennemi. Pourtant, secours et renforts ne peuvent venir que du ciel !!
L’atterrissage est très difficile, un des moteurs de l’avion est endommagé.
Impossible de faire les réparations sur place.
Les passagers et Geneviève sont pris au piège à Dien Bien Phou, au cœur de l’attaque Viet Mink.
Geneviève se dévoua auprès de quelques mille blessés, assista les médecins dans l’antenne chirurgicale.
Elle était avec les prostituées du BMC la seule femme du camp. (Elle entraînera d’ailleurs ces derniers à servir à l’hôpital)
A la chute de Dien Bien Phu le 7 Mai 1954, le bilan fut de 3420 hommes tués ou disparus.
Geneviève fut évacuée contre son gré, à Hanoï le 24 Mai où elle continua ses soins aux blessés puis rapatriée vers la France.
C’était la fin de la présence de la française en Indochine.
Acclamée à son arrivée à Orly, Geneviève qui avait reçu du Général de Castrie la légion d’honneur et la Croix de Guerre fut invitée par le Congrès et le Président Eisenhower aux USA où elle reçut La Médaille de la Liberté le 29 Juillet 1954.
Les américains l’ont surnommée : "L’Ange de Dien Bien Phu". T
oujours discrète et dévouée elle reprit quelques temps son travail de Convoyeuse puis se maria le 14 Juin 1956 avec Jean de Heaulme, officier supérieur, qu’elle a suivi dans ses affectations.
Ils ont eu trois enfants.
Courage, modestie, dévouement sont les qualités de cette française, qui nous permettent d’être fières.
Elle a écrit un livre avec Béatrice Bazil : Une femme de Dien Bien Phu (Editions Les Arènes).
Monique COLLOT - Club de Saintonge D69