“ Quand on ne peut pas changer le monde, il faut changer le décor…” Daniel Pennac

Cela pourrait être l’idée qui a inspiré Anne et Stéphane Gerveau  pour développer leurs entreprises “Bienvenue en Bretagne” et « Nuancier d’images ». C’est dans le cadre des « Diners Découverte » du Club IW de Vannes qu’ils ont présenté l’esprit qui anime leur projet inscrit dans leurs racines bretonnes: le bien-être !

Qui n’a jamais été confronté à la tristesse des couloirs d’hôpitaux, maisons de retraite, ehpads ou autres lieux collectifs ?

Anne Gerveau, spécialisée dans l’impression numérique multi-supports se propose de sublimer ces établissements en leur créant un environnement adapté et créé en collaboration avec la direction et le personnel. Ainsi naissent des paysages urbains, forestiers, marins etc … Designers et coloristes  tiennent compte de l’influence bénéfique ou défavorable des couleurs et formes environnantes  sur le psychisme et les réactions comportementales des résidents. Une réflexion particulièrement intéressante concerne la décoration des portes vers l’extérieur qui incitent souvent certains résidents à s’enfuir. Elles sont alors fondues dans le décor de telle sorte que seul le personnel encadrant les distingue. Initiative qui a amélioré la sécurité générale.

Stéphane Gerveau quant à lui présente ses senteurs de Bretagne « Hermine » et « Triskel» qui doivent incarner notre région grâce à ses parfums, diffuseurs et bougies. Parfums haut de gamme qui nous invitent à un voyage terrestre et marin. Des échantillons ont permis à chaque convive de commencer ce voyage sensoriel.

Témoignage personnel de M. F. Club IW Vannes :

De mes stages en établissements pour enfants au début des années 60, je conserve une impression d’uniformité des couloirs « sans fin », de locaux sans âme aux couleurs fades, sans repères, aux fenêtres hautes …un enfermement que des professionnels ont peu à peu dénoncé et fait évoluer à la faveur des théories de Michel Foucault, et des recherches de psychologues, sociologues et éducateurs…

Plus tard, en 1980, autre immersion en tant que directrice d’un IME très ouvert, lumineux aux portes uniformément vert foncé dans les murs vert clair. J’ai mis quelques jours à me repérer en me demandant comment remuer imaginaires et réflexion pour lancer créativité et initiatives pour faciliter cette faculté d’orientation d’enfants déficients dans un milieu éducatif aux visées d’autonomie… …

Et maintenant, au seuil de l’âge de la recherche du nécessaire refuge… au cas où…que penser de ces décorations gaies, colorées, inspirées d’intentions bienveillantes: les hospices ont fait place aux maisons de retraite, aux résidences médicalisées et aux ehpad. À mes interrogations sur la pertinence des initiatives décoratives, les réponses varient selon que l’on est visiteur professionnel, futur résident ou résident, selon aussi l’âge et les expériences familiales : enthousiasme approbateur, ou réserve quand au choix des thèmes… la durée de ces motifs sur les murs interpelle Qui n’a le souvenir de tapisseries obsédantes ou considérées d’une telle laideur? Mieux vaut un mur neutre ! Question de dosage sans doute . Qui n’a constaté que, quel que soit le décor, les personnes accueillies se désintéressent de leur environnement ?

Nombreuses sont les écoles dont les bâtiments , cours  ou halls sont décorés par des fresques d’artistes.

Chacun de conclure qu’en la matière, la mesure est nécessaire pour des lieux de vie ou l’on réside pour des années parfois Les murs s’animent autour de nous, tags , les fresques fleurissent dans les villes, appropriation de l’espace protestation, politisation rampante. Expression artistique? Publicité envahissante et abusive?

Susciter l’émotion, embellir l’environnement, rechercher l’efficacité de la communication, n’est-ce pas ce qui est en permanence notre quotidien ?